À la uneInternational

Génocide en Palestine : Washington fournit toujours des armes à l’entité sioniste malgré le différend

L’entité sioniste prévoit une offensive terrestre à Rafah même sans le soutien de Washington, a déclaré vendredi Benjamin Netanyahu au secrétaire d’Etat Antony Blinken, alors qu’un projet de résolution américaine à l’ONU sur un cessez-le-feu « immédiat » a été bloqué par la Russie et la Chine.
Après cinq mois et demi de guerre génocidaire menée par l’entité sioniste contre le peuple palestinien de la bande de Gaza assiégée et au bord de la famine, Washington, qui avait bloqué plusieurs résolutions de trêve au Conseil de sécurité, a échoué vendredi à faire adopter un texte insistant sur la « nécessité d’un cessez-le-feu immédiat et durable » en lien avec la libération des otages retenus dans le territoire palestinien. Arrivé dans la matinée à Tel-Aviv en provenance du Caire, Antony Blinken a rencontré le Premier ministre sioniste, Benjamin Netanyahu, avant de participer à une réunion du cabinet de guerre sioniste. « J’ai dit que nous n’avions pas la possibilité de défaire le Hamas sans entrer dans Rafah et sans éliminer les bataillons qui y restent. Je lui ai dit que j’espérais le faire avec le soutien des Etats-Unis, mais s’il le faut, nous le ferons seuls », a dit M. Netanyahu dans une déclaration après sa rencontre avec le responsable américain. Peu après, ce dernier a affirmé qu’une telle opération « risque de tuer davantage de civils » […], d’isoler Israël davantage l’entité sioniste « au niveau mondial et de mettre en danger sa sécurité à long terme ».
Cependant, ce différend ne gêne pas le président américain qui semble pris au piège de son allié et incapable de reculer. Washington fournit toujours des armes à l’entité sioniste malgré les refus et l’entêtement de Netanyahu. M. Blinken a achevé vendredi dans les territoires occupés par l’entité sioniste une nouvelle tournée dans la région pour soutenir les pourparlers de trêve au Qatar impliquant des négociations indirectes entre l’entité sioniste et des responsables du Hamas. Et, le jour même de la visite de M. Blinken, l’Etat hébreu a annoncé la saisie de 800 hectares de terres dans la vallée du Jourdain, en Cisjordanie occupée. Selon l’organisation juive anti-colonisation La Paix maintenant, il s’agit de la plus importante saisie de terres en territoire palestinien depuis les accords d’Oslo (1993). « Vous connaissez notre point de vue sur l’expansion des colonies […] nous avons un problème avec ça », a dit le responsable américain réagissant à l’annonce sioniste.

 

Un accord « toujours possible »

Dans la bande de Gaza, les affrontements ne connaissent aucun répit, notamment dans et autour de l’hôpital al-Chifa, dans la ville de Gaza (nord), où l’armée sioniste a affirmé vendredi avoir tué plus de 150 combattants palestiniens et arrêté des centaines de suspects depuis le début de la semaine. Or il s’agissait de civils, de médecins et d’employés de l’hôpital. Pendant ce temps, les discussions sur une trêve se poursuivent vendredi à Doha, où le chef des services de renseignement israéliens, David Barnea, devait rencontrer le directeur de la CIA, William Burns, le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, et le chef du renseignement égyptien, Abbas Kamel. « Le fossé se réduit » dans ces négociations pour une trêve associée à une libération d’otages, a affirmé jeudi M. Blinken, parlant d’un accord « toujours possible ».
A l’ONU, un projet de résolution au Conseil de sécurité, présenté par les Etats-Unis, sur un « cessez-le-feu immédiat », n’a pas été adopté en raison des vetos russe et chinois. Le Hamas a salué ces vetos, dénonçant la « formulation trompeuse » du texte américain. Le texte, qui a recueilli 11 voix en faveur, trois voix contre (Russie, Chine et Algérie) et une abstention (Guyana), n’utilise pas les mots « appelle » ou « demande » et fait un lien entre cette trêve et les négociations de Doha pour la libération des otages. L’ambassadeur russe à l’ONU a dénoncé un texte « hypocrite » qui n’appelait pas directement à faire taire les armes.
Les Etats-Unis ont déjà mis leur veto à plusieurs résolutions appelant à un cessez-le-feu, estimant que cela aurait bénéficié au Hamas, considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, Israël et l’Union européenne. Mais face à la situation humanitaire « effroyable » dans la bande de Gaza, Washington intensifie ses efforts pour parvenir à une trêve, acheminer de l’aide et éviter une offensive terrestre sur Rafah, ville à la frontière égyptienne où s’entassent selon l’ONU environ 1,5 million de Palestiniens, la majorité déplacés par la guerre. En attendant cette éventuelle offensive au sol, de nouvelles frappes aériennes sionistes ont eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi sur Rafah, faisant plusieurs morts et blessés. « Cette maison a été frappée pendant que les gens dormaient. Parmi eux se trouvaient des enfants et des personnes innocentes (…) Ils ont été mis en pièces », dit Nabil Abou Thabet, un habitant, devant un bâtiment en ruines.
A ce jour, depuis octobre 2023, l’offensive de l’Etat hébreu a fait au total 32.070 morts dans la bande de Gaza, selon un dernier bilan communiqué vendredi par le ministère de la Santé du mouvement palestinien, sans oublier les dizaines de disparus, ensevelis sous les décombres lors des bombardements, et ceux morts de faim ou de déshydratation. Car l’entité sioniste impose un siège complet au territoire palestinien depuis le début de la guerre et contrôle strictement l’aide qui arrive principalement depuis l’Egypte via Rafah. Or ces contrôles serrés, selon l’ONU, ont pour effet de réduire le nombre de camions entrant dans le territoire. Des milliers de camions sont parqués devant le poste de Rafah, qui ne laisse même pas une dizaine de camions passer alors que plus de 400 le traversaient quotidiennement avant octobre 2023.
Afin de soulager la population, plusieurs pays organisent des parachutages de vivres et ont ouvert un couloir maritime depuis Chypre vers Gaza. Mais l’aide reste insuffisante face aux besoins des 2,4 millions d’habitants de Gaza et ne parvient que très difficilement dans le nord, où vivent plus de 300.000 personnes selon l’ONU.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page