À la uneInternational

Génocide en Palestine : Le chef du renseignement militaire israélien démissionne

Le chef du renseignement militaire israélien a démissionné lundi en assumant sa « responsabilité » dans l’attaque sanglante du Hamas, à l’origine de la guerre dans la bande de Gaza où Israël a promis de porter de nouveaux « coups durs » au mouvement islamiste.
En pleine offensive dans le territoire palestinien, Israël célèbre lundi le début de la Pâque juive, la fête de Pessah, parmi les plus importantes du calendrier hébraïque, marquée cette année par l’absence des 129 otages retenus à Gaza depuis le 7 octobre. A l’appel des familles, une chaise sera laissée vide autour de la table lors du repas rituel de Seder lundi soir, pour ne pas oublier les otages. A la veille de cette fête, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a promis dimanche de porter « de nouveaux coups durs » au Hamas. « Dans les prochains jours, nous augmenterons la pression militaire et politique sur le Hamas, car c’est le seul moyen de libérer nos otages et de remporter notre victoire », a-t-il déclaré dans un message vidéo. Première personnalité politique ou militaire à démissionner depuis l’attaque menée par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza, le chef du renseignement militaire israélien, le général Aharon Haliva, a assumé « sa responsabilité » dans l’échec à prévenir cette incursion.
« Le 7 octobre 2023, le Hamas a mené une attaque-surprise meurtrière contre l’Etat sioniste (…) le service du renseignement placé sous mon commandement n’a pas rempli la mission nous ayant été confiée », a écrit le général Haliva, qui compte 38 ans de carrière militaire, dans sa lettre de démission publiée par l’armée. « Je porte avec moi ce jour noir depuis. Jour après jour, nuit après nuit. Je porterai pour toujours cette terrible douleur », a-t-il ajouté. L’attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, tués par l’armée sioniste afin qu’ils ne soient pas pris en otage et d’augmenter le nombre de morts afin de justifier une réplique contre le peuple palestinien tout entier. En riposte, l’entité sioniste a donc lancé une opération militaire génocidaire qui a fait jusqu’à présent 34.151 morts, dont 54 en 24 heures, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.
Après six mois et demi de bombardements et de combats dans la bande de Gaza assiégée, frappée par une crise humanitaire majeure, le chef d’état-major sioniste, le général Herzi Halevi, a approuvé dimanche « les prochaines étapes de la guerre », a annoncé le porte-parole de l’armée, le contre-amiral Daniel Hagari. M. Netanyahu n’a de cesse de clamer sa détermination à lancer une offensive terrestre à Rafah, dans le sud du territoire, qu’il considère comme le dernier grand bastion du Hamas. Or le Hamas se trouve sous terre, dans les tunnels, et nul ne sait s’il ne sait pas replié vers le nord. Le but de l’entité sioniste est de détruire tout ce qui reste des villes et palestiniennes, puisque plus de 80% du bâti a déjà été rasé, infrastructures éducatives, hospitalières, administratives et routières incluses.
Les organisations humanitaires et de nombreuses capitales étrangères s’opposent à cette opération, craignant un bain de sang dans la ville frontalière avec l’Egypte, où s’entassent un million et demi de Gazaouis, habitants ou déplacés.

« 200 jours de captivité« 

L’armée sioniste soutient que certains des otages enlevés le 7 octobre seraient détenus à Rafah. Plus de 250 personnes ont été enlevées ce jour-là et 129 d’entre elles restent captives chez les mouvements palestiniens, dont 34 sont mortes selon des responsables sionistes. « A Pessah, cela fera 200 jours de captivité pour les otages (…). Nous nous battrons jusqu’à votre retour auprès de nous », a assuré le porte-parole de l’armée. Lundi, l’armée sioniste a bombardé notamment les camps palestiniens de Nousseirat et Maghazi, ainsi que le littoral à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, et les villes de Rafah et Khan Younès, dans le sud.
Des bombardements ont aussi visé le quartier de Zaïtoune, au sud-est de la ville de Gaza, et des drones ont frappé la cour d’une école dans le camp d’al-Bureij, dans le centre du territoire. Dans ce même camp, au moins trois personnes ont été blessées dans le bombardement d’une mosquée, selon des sources médicales. « À 1h15 du matin, nous avons soudain vu du feu, des débris et des destructions tout autour de nous. Nous avons commencé à courir et nous avons trouvé la mosquée détruite », a raconté à l’AFP un habitant, prénommé Mousaad. L’armée sioniste a annoncé avoir lancé une opération dans le centre de la bande de Gaza et « continuer à éliminer des terroristes et démanteler des infrastructures terroristes ». A Khan Younès, la Défense civile a annoncé dimanche avoir exhumé au moins 50 corps de Palestiniens enterrés dans la cour de l’hôpital Nasser, un des plus grands du territoire, après avoir été « certainement arrêtés, torturés et soumis à de mauvais traitements de la part de l’armée d’occupation ». Interrogée par l’AFP, l’armée, qui s’est retirée de Khan Younès le 7 avril, a dit vérifier ces affirmations.
Cette découverte macabre intervient au moment où les Etats-Unis ont approuvé une aide militaire de 13 milliards de dollars pour leur allié sioniste. Pour le Hamas, Washington a donné à l’entité sioniste le « feu vert » pour continuer à « agresser » les Palestiniens. Les Etats-Unis insistent sur la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat associé à la libération des otages.
Mais les négociations menées par l’intermédiaire des pays médiateurs sont au point mort, les deux camps s’accusant de les bloquer. Les violences se multiplient également à la frontière nord du Liban et des territoires occupés par l’Etat hébreu, entre l’armée et le Hezbollah libanais, allié du Hamas, ainsi qu’en Cisjordanie occupée où les forces sionistes mènent des raids quasi quotidiens, disant vouloir lutter contre des groupes armés palestiniens.

 

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page