Société

Femme au foyer productrice : un potentiel en quête d’espaces commerciaux

La femme au foyer productrice est en quête d’espaces commerciaux pour exposer ses différents produits avec pour objectifs la préservation de son indépendance financière et la garantie d’une rentabilité profitable à la société, ont affirmé quelques femmes productrices à l’APS.

A l’occasion de l’exposition dédiée à la femme au foyer productrice, organisée, du 8 au 15 avril, par la Direction de l’action sociale et de la solidarité (DASS) d’Alger, à la Galerie Aicha Haddad, sise Rue Didouche Mourad, un groupe de femmes participantes ont confié à l’APS qu’elles sont « une énergie productrice potentielle qui ne jouit pas, à ce jour, de la place qui lui sied sur le marché de l’emploi ».

Ces femmes ont exprimé leur besoin en espaces commerciaux « appropriés », en vue de commercialiser leurs œuvres et objets artisanaux et manuels », par souci « de préserver leur autonomie financière et une rentabilité profitable à la société ».

Farida Deraj, veuve quadragénaire issue de la commune de Ain Benian a réussi, au bout de 10 ans de pratique en tant que couturière, à aller au delà des murs de sa demeure, pour mettre au jour ses différentes confections, grâce à la DASS, qui lui a permis de prendre connaissance des modes de commercialisation et de communication avec les clientes notamment via Facebook en vue de promouvoir ses prestations.

Ismahane Safrani, confectionneuse de gâteaux traditionnels, résidante de la commune de Ain Taya, a participé, depuis deux ans, au programme « Concrétises ton projet ». Elle a pu, a-t-elle dit, poursuivre sa formation pour décrocher un certificat de qualification professionnelle (CQP), tout en exploitant les espaces d’exposition mis à sa disposition, pour étendre son réseau professionnel.

Badr Naima, apicultrice de Birtouta et Belharchaoui, décoratrice de poterie, ont reconnu que leurs activités croissantes, requièrent désormais un espace plus grand, en vue de travailler et de stocker quelques commandes, une exigence exprimée par les exposantes qui ont, toutes, insisté sur « l’importance d’être autonomes en matière de créativité et de production ».

Dans ce même contexte, une confectionneuse de trousseaux de mariées, Mme Nacéra Madhi a plaidé pour le droit des artisanes à un  » accompagnement effectif » au niveau des communes et daïras. L’artisane s’est, toutefois, interrogée sur le « devenir » des locaux fermés au niveau du marché Ali Mellah qui relèvent de la commune de Sidi M’Hamed ou ceux « non exploités par leurs propriétaires qui les relouent à des tarifs non contrôlés ».

Mme Madhi est titulaire d’une carte professionnelle depuis des années, a-t-elle précisé, avant de faire part de sa conviction de « l’inutilité de ce document », notamment pour la commercialisation et la création d’espaces commerciaux permanents dans des lieux intéressants et ouverts aux visiteurs.

Elle désapprouve la concurrence « déloyale » entre ce qu’elle produit manuellement et le trousseau de la mariée importé des pays voisins et autres. « Même les commerçants ne font rien pour contribuer à la valorisation du produit artisanal local », a-t-elle déploré.

Pour Mme Adjali Nora, Chef de service de la famille et de la Cohésion sociale à la DASS d’Alger, les foyers renferment des modèles « réussis » de femmes de différents tranches d’âges et de niveaux d’instruction, qui sont parvenues à subvenir aux besoins de leurs familles et à être « financièrement indépendantes », grâce à leurs efforts en vue de trouver des débouchées hors de leurs demeures dans le but de commercialiser leurs produits ».

Cette catégorie active de la société est à la recherche d’opportunités de commercialisation efficaces et garantes d’une autonomie financière qui s’inscrit dans la durée », a poursuivi Mme Adjali, qui rappelle que ces femmes sont des cheffes de familles  dont la situation sociale diffère l’une de l’autre, entre divorcées, veuves, mères d’enfants handicapés et d’autres confrontées aux aléas de la vie.

L’objectif de ces expositions, selon Mme Adjali, est « d’insérer la femme dans un réseau professionnel à même de lui permettre d’établir une méthodologie de travail efficace », faisant allusion aux modes de commercialisation et d’utilisation des moyens modernes de communication, comme Internet, les cartes de visites, l’emballage et autres.

« En absence d’un fichier de wilaya devant déterminer les profils de cette activité croissante des femmes au foyer », le réseau de relations personnelles et l’action associative demeurent la seule débouchée pour ces femmes, en vue de promouvoir leurs produits, a-t-elle estimé, sachant que la majeure partie de ces femmes « ne sont pas inscrites » à la Chambre de l’artisanat et des métiers de wilaya et ne sont pas affiliées à la CASNOS (Caisse Nationale de Sécurité Sociale des Non-salariés).

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