À la uneInternational

Syrie : Les velléités de morcellement du pays le plus antisioniste de la région

La Syrie actuelle n’est pas la Syrie historique (Bilad Al Sham). Jusqu’à la fin de l’Empire ottoman en 1918, Bilad al Sham comprenait ce qui est devenu aujourd’hui le Liban, la Palestine (sud de la Syrie) et la province turque de Hatay. En 1967, lors de la guerre arabe contre l’entité sioniste, un nouveau territoire, le plateau du Golan, a été occupé puis annexé par l’entité sioniste.

Par Ali El Hadj Tahar

A cause de ses positions anti-impéialistes, la Syrie a toujours été dans le collimateur de l’Occident, allié de l’Etat hébreu, qui espère morceler davantage ce pays en créant des régions fondées sur le principe ethno-religieux. Dans le cadre de ses desseins du divides ut regnes, c’était d’ailleurs là le but des Français pendant les années du mandat puisque des mini-Etats seraient toujours en conflit les uns avec les autres et ne seraient pas en mesure de résister aux pressions occidentales. Peuple le plus laïc du Moyen-Orient, le clanisme et le sectarisme sont le contraire de ce que souhaite la majorité des Syriens qui ont voté majoritairement pour Bachar El Assad deux fois depuis le lancement du Printemps arabe, qui a fait des dégâts énormes dans ce pays, détruit l’essentiel de son économie émergente, fait des centaines de milliers de morts et causé le départ de millions de personnes. Financés et soutenus par l’Occident, les pays du Golfe (Arabie saoudite, Qatar, Emirats, Jordanie) et par l’entité sioniste, des centaines de milliers de terroristes se sont abattus sur la Syrie. Les terroristes recrutés par ces pays durant la guerre par procuration lancée contre la Syrie en 2011 comprenait des Tchétchènes, des Ouïghours, des Tadjiks, des Pakistanais, des Afghans, des Libyens, des Egyptiens et des Arabes. Le soutien russe et iranien a permis à l’Etat de résister en dépit des pertes énormes au sein de l’armée, qui, aujourd’hui, est l’une des plus aguerries au monde puisqu’elle combat le terrorisme depuis treize ans maintenant. Le soutien des Américains, présents au nord du pays et qui exploitent, voire pillent le gaz et le pétrole syrien et le soutien turc aux groupes terroristes leur ont permis de se maintenir dans le nord-ouest de la Syrie, occupé par la Turquie, ou dans la province d’Idlib, limitrophe d’Alep. Hayat Tahrir Al Sham (HTS) dirige Idlib, mais sous la protection de la Turquie. HTS s’appelait auparavant Jabhat Al Nosra, qui faisait partie de l’Etat islamique du Levant (ISIL) jusqu’à ce qu’Al Nosra refuse d’abandonner son autonomie au calife de l’ISIL, Abou Bakr Al Baghdadi. L’émir du HTS, Abu Muhammad Al Jawlani, est issu d’Al-Qaïda en Irak (2004-2006) et, selon des informations non confirmées, il aurait été tué la semaine dernière lors d’une frappe aérienne russe sur le commandement militaire du HTS à Idlib. La guerre en Syrie ampute le gouvernement légitime du contrôle de 35 % du pays, dont une partie (25 % dans le nord-est) est occupée par les groupes terroristes soutenus par les Américains et les Forces démocratiques syriennes (FDS), largement kurdes. Les 10% restants dans le nord-ouest sont sous le contrôle direct ou indirect de la Turquie. Le HTS tient Idlib sous sa protection et la Turquie maintient des «postes d’observation» dans toute la province.

A.E.T.

 

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page