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Frappe sioniste contre un hôpital de la bande de Gaza

Une frappe aérienne sioniste a touché dimanche l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien, tuant un responsable du Hamas selon l’armée sioniste et le mouvement islamiste. Cette nouvelle offensive de l’entité sioniste intervient cinq jours après avoir rompu le cessez-le-feu avec le Hamas palestinien. Le Hamas a indiqué dans un communiqué que la frappe avait tué Ismaïl Barhoum, un membre de son bureau politique. Il était soigné à l’hôpital Nasser « après avoir été grièvement blessé lors d’une frappe aérienne sur son domicile à Khan Younès mardi », quand l’armée sioniste avait lancé des frappes intenses sur le territoire après deux mois de trêve, a précisé une source au sein du Hamas. Le ministre sioniste de la Défense, Israël Katz, a confirmé dans un communiqué que la cible de la frappe était Ismaïl Barhoum. L’armée sioniste a pour part dit avoir mené une « frappe de précision sur un terroriste clé du Hamas qui opérait au sein du complexe » hospitalier. Le mouvement islamiste palestinien « exploite les infrastructures civiles en mettant en danger la population de Gaza », a-t-elle affirmé. Selon le ministère de la Santé du Hamas, la frappe a fait deux morts, dont un jeune homme de 16 ans qui avait été opéré vendredi, et plusieurs blessés « dont du personnel médical touché à des degrés divers ». Depuis la reprise des opérations militaires de l’entité sioniste le 18 mars, au moins 673 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza assiégée et dévastée, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste palestinien Hamas. « La souffrance doit cesser », a dit la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas dimanche soir à son arrivée en Israël, où elle va réclamer un « retour immédiat » à l’accord de cessez-le-feu pour stopper la « destruction de Gaza ».

« L’offensive militaire d’Israël a causé d’effroyables pertes en vies humaines. Tant que cette guerre se poursuivra, les deux parties seront perdantes », a-t-elle souligné, avant de rencontrer successivement les dirigeants sionistes et palestiniens lundi. Sur des affichettes larguées par drone à Rafah dans le sud de Gaza, l’armée sioniste a lancé un appel à évacuer le quartier de Tel al-Sultan, avant de l’encercler et d’y frapper selon elle « des organisations terroristes ». Emmenant quelques affaires, des familles palestiniennes, plusieurs fois déplacées par la guerre, ont été contraintes de nouveau à fuir la ville, à pied ou à bord de charrettes tirées par des ânes. « Ils ont tiré sur nous toute la nuit et nous ont ordonné de partir au matin. Puis ils nous ont tiré dessus dans la rue », raconte Aïda Abou Shahir, une déplacée, en fuyant Rafah. « J’ai perdu la trace de ma fille, de son mari et de leurs enfants dans la rue, et je ne sais plus où ils sont. Que Dieu ait pitié de nous », s’exclame-t-elle.

Plus de 50.000 morts selon le Hamas

L’armée sioniste a tué samedi un autre haut responsable du Hamas, Salah al-Bardawil, avec sa femme à Khan Younès. Depuis le 18 mars, quatre membres du bureau politique du mouvement ont été tués. Après des semaines de désaccord avec le Hamas sur la façon de poursuivre la trêve, l’entité sioniste a rompu celle-ci le 18 mars avec des bombardements massifs sur Gaza suivis d’opérations terrestres, afin de forcer le mouvement palestinien à rendre les 58 prisonniers sionistes qu’il détient encore.

L’accord de trêve arraché par les médiateurs après des mois de tractations difficiles était entré en vigueur le 19 janvier après 15 mois d’une guerre dévastatrice à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023. Sur les 251 otages enlevés lors de l’attaque du Hamas, 58 sont toujours retenus dans la bande de Gaza, dont 34 sont morts, selon l’armée sioniste. L’offensive de représailles lancée par l’entité sioniste a fait au total 50.021 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon un bilan annoncé dimanche par le ministère de la Santé du Hamas, mais les chiffres réels dépassent les 600.000 morts. Pour faire pression sur le Hamas, Israël avait coupé l’entrée de l’aide humanitaire le 2 mars, puis cessé de fournir en électricité la principale station de dessalement d’eau, aggravant une situation déjà catastrophique pour les quelque 2,4 millions d’habitants de Gaza.

« Soutien américain sans faille »

Dimanche, le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a « exprimé le soutien sans faille des Etats-Unis à l’entité sioniste et sa politique », lors d’un entretien avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, selon le bureau de ce dernier. Le ministère sioniste de la Défense a annoncé la création d’une administration dédiée au « départ volontaire des habitants de Gaza vers un pays tiers », après des déclarations du président américain Donald Trump qui a dit souhaiter le départ volontaire des Palestiniens du territoire. Sur le front nord, l’armée sioniste a poursuivi ses frappes dans le sud du Liban voisin, où elle a affirmé avoir tué un membre du Hezbollah libanais. La veille, l’entité sioniste a mené des raids intenses contre des cibles du mouvement pro-iranien en riposte à l’interception de roquettes tirées depuis le Liban. Le Hezbollah a nié sa responsabilité dans ces tirs. L’Iran a condamné les frappes sionistes.

 

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