Culture

Université Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou : Colloque national sur le thème « Le rôle des chercheurs dans la sauvegarde du patrimoine culturel populaire »

Les chercheurs universitaires ont apporté un regard national sur la littérature populaire algérienne et ont contribué à sa préservation, ont souligné, dimanche à Tizi-Ouzou, les participants au premier Colloque national sur le thème « Le rôle des chercheurs dans la sauvegarde du patrimoine culturel populaire ».

Organisée par le Laboratoire des représentations intellectuelles et culturelles (LRIC) du département de langue arabe de l’Université Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou (UMMTO), la rencontre a été l’occasion de revenir sur l’importance des travaux des chercheurs universitaires dans la préservation, la réappropriation et la valorisation de la littérature populaire, une des composantes importantes de l’identité nationale. Ces chercheurs ont surtout permis d’apporter une vision algérienne sur ce patrimoine populaire, qui a été stigmatisé notamment durant la période coloniale, a-t-on souligné. La recherche dans le domaine de la littérature populaire a permis de collecter des poèmes, des contes, des proverbes, des dictons et autres œuvres populaires, qui se transmettent oralement par les meddahine dans les souks (marchés) pour la poésie populaire et par les femmes généralement pour ce qui est des contes, ont noté Abdelhamid Bourayou et Khaled Aigoune, chercheurs en littérature populaire. Ce travail universitaire ne s’est pas limité uniquement à la collecte, puisque la matière ainsi recueillie à travers les villages, au sein des familles et dans les espaces publics, est analysée et étudiée avec des outils scientifiques pour mieux en saisir le sens et connaître les sociétés où elle (matière) est produite, ont-ils souligné. M. Bourayou, un des doyens des chercheurs universitaires algériens dans le domaine de la littérature populaire, a souligné que son travail et celui de ses confrères a permis notamment d’apporter un regard algérien valorisant sur la littérature populaire en opposition au regard négativiste et subjectif colonial. « La littérature populaire est le miroir qui reflète la société qui l’a produite », a-t-il insisté, d’où « l’intérêt d’y apporter un regard algérien, de la valoriser, de la préserver et de mettre en avant la contribution de notre patrimoine culturel populaire à la culture humaine à travers l’intertextualité ». A ce propos, la présidente du LRIC, Nacera Aâchi, a mis en avant l’importance des travaux des chercheurs dans le domaine de la littérature populaire rendant hommage aux doyens dans ce domaine à leur tête le chercheur Abdelhamid Bourayou, qui a été le premier à enseigner cette matière à la fin des années 1970 à l’université de Tizi-Ouzou. « Les travaux de M. Bourayou, retraité de l’enseignement supérieur, ont grandement contribué à préserver des pans entiers du patrimoine populaire algérien, notamment la littérature populaire qui était jusque-là marginalisée », a noté de son côté l’enseignante Nacera Rili. De son côté, le chef du département de langue arabe (UMMTO) a observé que ce colloque est « une consécration du principe de la reconnaissance des efforts des universitaires et de leur contribution scientifique à la sauvegarde et à la promotion de notre patrimoine et notre littérature aussi bien académique que populaire ». D’ailleurs, les organisateurs ont honoré, à l’ouverture du colloque, des chercheurs qui ont marqué de leur empreinte la recherche dans le domaine de la littérature populaire, dont Abdelhamid Bourayou et Khaled Aigoune. Cette rencontre scientifique de deux jours est marquée par la participation, en présentiel et à distance (par visioconférence) d’universitaires de différentes universités du pays, dont celles de Tizi-Ouzou, Boumerdes, Béjaïa, Alger, Djelfa, El Taref, M’sila, El Bayadh et Mascara. La rencontre s’articule autour de plusieurs axes dont « Les écrits coloniaux et la littérature populaire », « Les contenus pédagogiques de la littérature populaire : entre enseignement et recherche » et « Problématique de la langue de recherche et de la langue d’écriture dans la littérature populaire algérienne : tamazight avec ses variantes et la darija (arabe dialectal) ».

 

 

 

 

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