Tunisie : L’ancien Premier ministre Laarayedh condamné à 34 ans de prison pour envoi de terroristes en Syrie et en Libye
L’ancien Premier ministre tunisien et dirigeant du mouvement islamiste Ennahdha Ali Laarayedh a été condamné vendredi à 34 ans de prison pour son implication dans l’envoi de jihadistes tunisiens en Irak et en Syrie quand Ennahdha était au pouvoir en Tunisie, selon plusieurs médias locaux. Ali Laarayedh fut Premier ministre de mars 2013 à janvier 2014, après avoir été ministre de l’Intérieur de 2011 à 2013, et c’est après le coup d’Etat wahhabite contre Benali que le premier ministre et tout le gouvernement ont soutenu et encouragé le départ de milliers de djihadistes vers la Syrie, la Libye, l’Irak et le Sahel. Durant le « printemps arabe », la Tunisie étant devenue la plaque tournante du terrorisme internationale afin de déstabiliser la région et la mettre sous la férule wahhabite, selon les desseins de Washington et de l’entité sioniste et dans le cadre du plan appelé Nouveau Moyen-Orient. Outre Laarayedh, un tribunal pénal de Tunis a également condamné Fathi Beldi et Abdelkrim Labidi, d’anciens membres des forces de sécurité, à 26 ans de réclusion. Selon une source judiciaire citée par la radio Mosaïque, les peines pour les huit accusés s’échelonnent de 18 à 36 ans de réclusion. Laarayedh a été arrêté le 20 décembre 2022 en vertu de la loi antiterroriste, a indiqué à l’AFP le coordinateur du comité de défense, Oussama Bouthelja. Il a été accusé de « formation et d’appartenance à une organisation terroriste » et d’avoir facilité l’envoi de jihadistes vers les zones de conflit en Irak et Syrie. Depuis sa prison, l’ancien responsable a déclaré : « Je ne suis pas un criminel. Je suis innocent de ces accusations. Je suis une victime dans ce dossier », a-t-il écrit dans une lettre adressée le 18 avril au parquet de Tunis. Lors d’une audience à distance vendredi, Larayaedh a exprimé son espoir que « le tribunal soit indépendant et libre de toute pression et de toute tentative d’instrumentalisation », selon son avocat Me Bouthelja. Environ 5.500 Tunisiens ont combattu, selon l’ONU, auprès de groupes jihadistes dont l’Etat islamique (EI) en Irak, Syrie ou Libye entre 2011 et 2016. Plus de 7.000 Libyens sont partis combattre le peuple syrien, en passant par la Turquie, qui soutenait le plan américain de destruction des pays arabes.