À la Vieille Charité de Marseille … L’illustre peintre Baya célébrée en « héroïne algérienne de l’art moderne »
Après l’Institut du monde arabe, la peintre algérienne Baya fait l’objet d’une nouvelle exposition à la Vieille Charité de Marseille jusqu’au 24 septembre. Plus de 150 peintures, dessins et céramiques sont présentés, dont de nombreux inédits. Femme pionnière de la peinture algérienne, Baya (1931-1996) est propulsée à 16 ans au sommet de la notoriété, éblouissant écrivains, amateurs d’art et artistes dont Picasso. Artiste autodidacte, Baya est orpheline et travaille dans les fermes agricoles avec sa grand-mère lorsqu’elle est repérée à 10 ans par Marguerite Caminat une artiste et amatrice d’art. Elle peint des toiles aux couleurs luxuriantes et fabrique des poteries qui valorisent la richesse des arts populaires algériens. Baya donne vie à son imaginaire merveilleux à travers ses œuvres. Elles dialoguent avec un patrimoine cher à son cœur, les contes et l’artisanat algériens. L’histoire de Baya est liée à celle de Marseille. Le musée Cantini est l’un des premiers dans le monde à lui consacrer une exposition d’envergure internationale en 1982 en collaboration avec Baya elle-même. Cette nouvelle rétrospective est l’occasion de découvrir ou redécouvrir des œuvres inédites qui résonnent avec le patrimoine marseillais. Entre céramiques archéologiques méditerranéennes, textiles berbères, instruments de musique, ou photographies de paysages algériens et d’exploitations agricoles du XXe siècle, l’exposition reconstitue le cadre de vie dans lequel a évolué Baya. Plusieurs céramiques réalisées par Baya et exposées à la galerie Maeght en 1947 ont été retrouvées l’hiver dernier et restaurées afin d’être exposées. Un dispositif sonore inédit accompagne le parcours de l’exposition, afin de rendre compte de la musicalité de l’œuvre de Baya. Chants d’oiseaux, sonorités d‘instruments de l’orchestre arabo-andalou, récitations de contes populaires, chaque son fait écho à l’imaginaire merveilleux de Baya, proche du jardin d’Eden. Un monde idéal qui célèbre les femmes algériennes comme des reines majestueuses, et où l’animal et le végétal cohabitent en parfaite harmonie. Pendant toute la durée de l’exposition Baya. Une héroïne algérienne de l’art moderne, les Musées de Marseille proposent également aux visiteurs de participer à la réalisation d’une fresque collaborative en hommage à Baya. Les artistes Pascale Lefebvre et Zeynep Perinçek guident le public dans le cadre d’ateliers créatifs et participatifs, dans la continuité de la vision de Baya.
R.C.