Économie

Avec les craintes d’une extension du conflit en Palestine : Le pétrole s’envole, le gaz naturel atteint son plus haut niveau depuis le début de février

Les cours du pétrole ont grimpé en flèche vendredi dernier, aiguillonnés par les craintes d’une extension de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, dans la région la plus riche du monde en or noir. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a pris 5,68%, pour clôturer à 90,89 dollars, franchissant le seuil de 90 dollars pour la première fois depuis dix jours. Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI), américain, avec échéance en novembre, il a lui gagné 5,76%, à 87,69 dollars. « On s’inquiète beaucoup de l’entrée d’Israël dans Gaza », a expliqué Phil Flynn, de Price Futures Group. Israël se prépare à une offensive terrestre en représailles à l’attaque sanglante lancée par le Hamas le 7 octobre et a appelé les habitants du nord de l’enclave à évacuer. Les opérateurs ont aussi réagi aux déclarations du numéro deux de la formation pro-Iranienne Hezbollah, qui a évoqué l’ouverture possible d’un nouveau front. « Nous sommes entièrement préparés et nous passerons à l’action au moment propice », a averti cheikh Naïm Qassem. Il a assuré que les messages adressés par plusieurs pays et des envoyés de l’ONU « ne (les affecteraient) pas ». « On ne sait pas ce que cela veut dire », a réagi Phil Flynn. « Est-ce que l’Iran va lancer des attaques depuis d’autres pays, le Liban ou le Yémen? » « Et si l’on découvre que l’Iran a participé à la préparation (de l’attaque du Hamas), cela va entraîner des représailles », fait valoir Mark Waggoner, d’Excel Futures. « Je ne pense pas que les États-Unis vont attaquer l’Iran, mais Israël le pourrait », estime-t-il. Dans l’immédiat, la crise « est avantageuse pour l’Iran, car si les prix (du pétrole) montent, cela va mettre plus d’argent dans leurs poches », avance Phil Flynn. Mais, pour l’analyste, « cela va devenir plus difficile » pour l’Iran d’exporter son brut, théoriquement soumis à un embargo par les États-Unis et l’Union européenne, qui n’empêche pas la République islamique d’écouler plus de 2 millions de barils par jour à l’international. « La pression va monter sur beaucoup de pays pour qu’ils appliquent les sanctions, et cela va devenir plus difficile de sortir du pétrole », prévoit Phil Flynn. Le marché a aussi pris note des premières sanctions prises, jeudi, par les États-Unis pour non respect du prix plafond fixé aux exportations de pétrole russe par une coalition qui comprend l’Union européenne, les États-Unis, le Canada, l’Australie et le Japon. Dans ce contexte, les États-Unis ont annoncé jeudi de premières sanctions, visant deux entreprises, pour le non-respect du plafond du prix du pétrole russe fixé à 60 dollars le baril, près d’un an après l’imposition de ce mécanisme par plusieurs pays occidentaux. Le Trésor américain « a qualifié ces mesures de nouvelle phase dans la mise en œuvre d’une politique visant à limiter le flux d’argent vers la Russie pour financer sa guerre en Ukraine », commentent les analystes de DNB. « L’application de sanctions plus sévères de la part des États-Unis contre la Russie et l’Iran pourrait resserrer l’équilibre du marché pétrolier », rappellent-ils. Côté gaz naturel européen, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, se repliait légèrement, évoluant à 52,12 euros le mégawattheure (MWh) peu après avoir touché 56,10 euros le MWh, son plus haut prix depuis début février. « Outre l’incertitude géopolitique liée à l’éclatement de la guerre au Moyen-Orient », les dommages sur un gazoduc en mer Baltique et « l’implication présumée de la Russie font craindre que des événements similaires ne se produisent sur d’autres gazoducs, plus critiques, en Europe », commentent les analystes d’Energi Danmark. Le président finlandais Sauli Niinistö a annoncé, mardi dernier, que cette fuite sur le gazoduc reliant la Finlande à l’Estonie en mer Baltique, qui a provoqué l’interruption de son fonctionnement dimanche, avait probablement « résulté d’une activité extérieure », sans plus de précision. Les services de renseignement finlandais ont estimé jeudi que la menace d’opérations russes sur les infrastructures finlandaises avait augmenté depuis son adhésion à l’Otan. Interrogé lors d’une conférence de presse à Bichkek au Kirghizistan sur les soupçons visant son pays, Poutine a répondu : « C’est un non-sens. Franchement, je ne savais même pas que ce gazoduc existait, estimant  que cette infrastructure aurait pu être victime d’un problème technique, voire éventuellement d’un tremblement de terre ». Les accusations contre la Russie visent à « dissimuler l’acte terroriste commis par l’Occident contre Nord Stream » en 2022 pour détourner l’attention, a estimé Vladimir Poutine. Les autorités finlandaises enquêtent sur la fuite survenue au large des côtes finlandaises de la mer Baltique, qui a entraîné dimanche la fermeture du gazoduc Balticconnector.

R.E.

 

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