Génocide en Palestine : 18.800 morts et des dizaines de milliers de blessés
L’entité sioniste a autorisé vendredi l’ouverture « temporaire » d’un nouveau point d’entrée pour l’aide humanitaire dans la bande de Gaza assiégée, tout en poursuivant d’intenses frappes aériennes malgré les pressions américaines à plus de retenue.
L’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza par le terminal de Kerem Shalom vise à décongestionner celui de Rafah, à la frontière avec l’Egypte. C’est actuellement l’unique point d’entrée des camions de vivres et médicaments dans l’étroite bande de terre, et à un rythme très inférieur à avant le début de la guerre. « Nous n’avons pas de nourriture, pas d’eau, pas d’abris. Tous les services font défaut à Gaza », se désespère un habitant du camp de Jabaliya (nord). En représailles contre l’attaque du Hamas, l’entité sioniste a promis de « détruire » le mouvement Palestinien et a lancé une offensive sur la bande de Gaza. En réalité elle se venge sur des milliers de civils, en ciblant les enfants et les femmes de manière préméditée. Selon un dernier bilan du ministère de la santé du Hamas, au pouvoir à Gaza, 18.800 personnes, à 70% des femmes, des enfants et adolescents, ont été tuées par les bombardements sionistes. Tout en saluant l’ouverture du terminal de Kerem Shalom, le représentant de l’OMS pour les territoires palestiniens occupés, a estimé qu’il faut « travailler » à l’accès des camions de vivres et médicaments à toute la bande de Gaza. L’aide reste pour l’instant largement concentrée sur Rafah.
Après plus de deux mois de guerre et un siège total imposé par l’entité sioniste depuis le 9 octobre, les conditions de vie sur le petit territoire surpeuplé sont décrites comme cauchemardesques par l’ONU et les ONG pour les civils palestiniens acculés dans des zones toujours plus petites. Quelque 1,9 million d’habitants, soit 85% de sa population, ont été déplacés, selon l’ONU, dont beaucoup ont dû fuir plusieurs fois face aux bombardements et combats qui s’étendaient. A Khan Younès, dans le sud du territoire, le ministère de la Santé du Hamas a fait état vendredi matin de « dizaines de morts et de blessés » dans des frappes. A Rafah, Bakr Abu Hajjaj a survécu à l’une d’elles. « Il y a des blessés, tout est détruit, cela fait 70 jours que nous subissons cette guerre et cette destruction », se désole-t-il.
Le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, était en Israël jeudi et vendredi, pour appuyer le souhait de la Maison Blanche de voir l’offensive sioniste à Gaza passer à une phase de « plus faible intensité » à court terme. Dans un signe de crispation inédit face à l’ampleur des pertes palestiniennes, le président américain Joe Biden a déclaré mardi dernier que l’entité sioniste risquait de perdre le soutien de la communauté internationale en raison de ses bombardements « aveugles ». Le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari, a cependant prévenu qu’il y aura « davantage de batailles difficiles dans les prochains jours ».
Au total, selon l’armée sioniste, 119 soldats ont été tués à Gaza depuis le début de l’offensive terrestre le 27 octobre mais les experts indépendants parlent de plus de 1700 morts vu que plus de 100 véhicules sionistes entre chars et porteurs de troupes ont été détruits. L’entité sioniste continue par ailleurs à être visé par des roquettes lancées depuis la bande de Gaza. Plusieurs ont été interceptées au-dessus d’El Qods, peu de temps après le déclenchement des sirènes d’alerte, qui n’avaient pas retenti sur la ville depuis fin octobre. La branche armée du Hamas a indiqué dans un communiqué avoir tiré des roquettes vers Jérusalem « en réponse aux massacres sionistes de civils ». Six missiles ont été tirés vers El Qods occupée dont trois ont été interceptés, d’après l’armée sioniste. Les services de secours n’ont pas rapporté de victimes. M. Sullivan a aussi estimé vendredi qu’il ne serait « pas juste » que l’entité sioniste occupe Gaza dans la durée, précisant que le gouvernement israélien avait lui-même « fait savoir qu’il n’avait pas l’intention d’occuper Gaza sur le long terme ».
Le Premier ministre sioniste, Benjamin Netanyahu, avait indiqué plus tôt dans la semaine vouloir prendre « la responsabilité générale de la sécurité » du territoire « pour une durée indéterminée », après la guerre. Avec son offensive terrestre, l’armée sioniste a gagné le contrôle de plusieurs zones du nord de l’étroite bande côtière. L’état hébreu s’est retiré de la bande de Gaza en 2005, d’où l’Autorité palestinienne a été chassée en 2007 par le Hamas. Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, a lui aussi martelé vendredi que toute tentative de « séparer » la bande de Gaza de l’Etat palestinien était « inacceptable », d’après le compte-rendu de sa rencontre à Ramallah avec l’envoyé américain.
Un journaliste tué, deux blessés
Les journalistes à Gaza continuent par ailleurs de payer un très lourd tribut : un journaliste d’Al Jazeera a été tué vendredi et un autre blessé dans une frappe israélienne, a rapporté la chaîne qatarie. Plus de 60 journalistes et employés de médias sont morts depuis le début de la guerre, visés individuellement par des drones afin d’arrêter la diffusion de la vérité car les images que l’on voie du génocide en cours sont leur œuvre, et ces images ont révolté l’humanité entière. Les journalistes Palestiniens sont considérés comme plus dangereux que les combattants armés du Hamas et des autres factions en guerre contre les occupants.
Un journaliste de l’agence de presse turque Anadolu a lui aussi été blessé à El Qods-est, annexée et occupée par l’État hébreu. Dans des images récupérées par l’AFP, on voit ce photographe, Mustafa Alkharuf, d’abord frappé au visage puis roué de coups de pieds. Un porte-parole de la police sioniste a précisé que les officiers observés dans la vidéo avaient fait l’objet d’une « suspension opérationnelle immédiate ». Cruel revers pour l’armée: elle a annoncé vendredi que des soldats sionistes opérant dans la bande de Gaza avaient tué trois otages israéliens pris « par erreur » comme une « menace ».
Dans la soirée, Benjamin Netanyahu a dit regretter « une insupportable tragédie », tandis que la Maison Blanche a déploré « une erreur tragique ». Ces décès portent à 22 le nombre d’otages dont la mort a été confirmée. 110 ont été libérés, et 129 restent captifs sans qu’il soit possible de savoir s’ils sont vivants.