À la uneInternational

Génocide en Palestine : Catastrophe humanitaire, l’ONU réclame l’entrée de plus d’aide

L’armée sioniste a poursuivi vendredi ses bombardements massifs dans la bande de Gaza, où l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a dénoncé les conditions d’acheminement de l’aide humanitaire à la population qui vit dans des conditions critiques.

Au 84e jour de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent menée depuis Gaza par le Hamas le 7 octobre, une délégation du mouvement islamiste palestinien se trouve au Caire pour discuter d’un projet égyptien visant à mettre un terme progressif aux combats. Alors que les bombardements meurtriers se sont concentrés dans le centre et le sud de la bande de Gaza, des Palestiniens ont accouru vendredi à l’hôpital al-Aqsa, à Deir al-Balah (centre), pour identifier les corps de proches. Des secouristes portaient des blessés – hommes, femmes et enfants -, aux vêtements tachés de sang. Certains ont été soignés à même le sol. Dehors, Suhair Nasser pleurait en tenant le corps de ses jumeaux, tués la veille dans une frappe sioniste, dit-elle. « Nous dormions dans la chambre avec deux de mes enfants, mes jumeaux étaient dans une autre pièce. La maison a été bombardée et les décombres sont tombés sur eux », a confié cette femme.

Au moins 21.507 personnes ont été tuées depuis le 7 octobre dans la bande de Gaza, dont une majorité de femmes et de mineurs, selon le dernier bilan vendredi du ministère de la Santé du Hamas. Les quelque 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza, dont 85% ont dû fuir leur foyer selon l’ONU, continuent d’être confrontés à une situation humanitaire désastreuse. « La population traumatisée » et « épuisée » s’entasse sur « une parcelle de terre de plus en plus réduite » dans le sud du territoire, a déclaré vendredi sur X le chef des opérations humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths. La faim et le froid sont le lot de plus d’un million de personnes dont certains n’ont même pas une couverture ni un plastique pour se protéger de la pluie car il a plu ces derniers jours au sud de Gaza, à la frontière avec l’Egypte.

L’entité sioniste a imposé un siège complet à la bande de Gaza depuis le 9 octobre, et l’aide humanitaire n’entre qu’au compte-gouttes, après inspection, principalement via le poste-frontière de Rafah. Face à l’insuffisance criante de l’aide, les Gazaouis sont en « grand danger », a averti l’Organisation mondiale de la santé (OMS), son chef se disant notamment « très préoccupé » par la menace croissante posée par les maladies infectieuses. « La quantité d’aide acheminée, nécessaire et urgente, continue d’être limitée et rencontre de nombreux obstacles logistiques », a dénoncé le commissaire général de l’Unrwa, Philippe Lazzarini, rappelant que « toutes les parties » doivent faciliter l’accès de l’aide humanitaire.

Vendredi, l’agence de l’ONU a aussi affirmé qu’un de ses convois d’aide avait été visé par des tirs de l’armée sioniste. Interrogée, l’armée sioniste a indiqué « vérifier » l’information. Alors que les opérations militaires sionistes se poursuivent sans répit, une délégation du Hamas est arrivée au Caire selon une source proche du mouvement palestinien pour discuter d’un plan égyptien devant aboutir à un cessez-le-feu, une mince lueur d’espoir. Doté de trois étapes, le plan égyptien prévoit des trêves renouvelables, des libérations échelonnées d’otages et de prisonniers palestiniens et, à terme, une cessation des hostilités.

Au Caire, la délégation du Hamas doit transmettre « la réponse des factions palestiniennes ». Celle-ci « comporte plusieurs observations », notamment « sur les modalités des échanges prévus et le nombre de prisonniers palestiniens qui seront libérés, et sur l’obtention de garanties pour un retrait militaire israélien total » de Gaza, a affirmé un responsable du mouvement Hamas ayant requis l’anonymat. « Nous sommes en contact (avec les médiateurs égyptiens) », a déclaré de son côté jeudi le Premier ministre sioniste, Benjamin Netanyahu. « Nous travaillons à tous les ramener », a-t-il dit lors d’une rencontre à Tel-Aviv avec des proches d’otages.

La Cour internationale de justice a en outre annoncé vendredi que l’Afrique du Sud accusait l’entité sioniste devant cet organe judiciaire des Nations unies de se livrer à des « actes de génocide contre le peuple palestinien à Gaza », des allégations rejetées « avec dégoût » par l’entité sioniste. Le Hamas a accusé de son côté l’entité sioniste d’avoir détruit « plus de 200 sites » historiques et archéologiques sur les 325 que compte la bande de Gaza, selon eux, depuis le début de la guerre.

 

 

 

Vers un cessez-le-feu total ?

A Rafah, Aburahman al-Ghabris dit espérer « un cessez-le-feu total ». « Le peuple palestinien espère que la sécurité sera rétablie, afin de vivre en paix comme les autres nations du monde », a-t-il dit. Alors que se sont multipliées depuis le 7 octobre les attaques contre les territoires occupés par l’entité sioniste ou son allié américain au Proche et Moyen-Orient, menées par des groupes armés solidaires du Hamas, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est dit « sérieusement inquiet quant à une plus grande extension » du conflit, « qui pourrait avoir des conséquences dévastatrices sur la région entière », selon son porte-parole Stéphane Dujarric.

Vendredi, des sirènes ont notamment retenti plusieurs fois dans le nord du territoire occupé par l’entité sioniste, selon l’armée de l’Etat hébreu qui a dit avoir identifié des tirs en provenance du territoire libanais. En matinée, l’armée sioniste a dit avoir bombardé de nouveau des positions du Hezbollah, dans le sud du Liban, à proximité de la frontière, d’où le mouvement chiite et des groupes alliés effectuent des tirs. Le groupe Jihad islamique a fait, quant à lui, état de deux morts dans ses rangs dans le sud du Liban.

Deux Palestiniens ont, en outre, été tués vendredi par des tirs sionistes en Cisjordanie occupée, l’un après avoir été suspecté de mener une attaque à la voiture-bélier, et l’autre pour avoir tenté de lancer une bombe sur un poste militaire, selon l’armée sioniste.

 

 

 

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page