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Génocide en Palestine : Le sud de la bande de Gaza pilonné à la fin du marathon de Blinken

L’aviation sioniste a pilonné jeudi le sud de la bande de Gaza, au dernier jour d’une tournée régionale du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, visant à endiguer la propagation de la guerre menée par l’entité sioniste contre les Palestiniens.

Dans une audience historique devant la Cour internationale de justice (CIJ), l’entité sioniste a en parallèle été accusée « d’actes génocidaires » dans la bande de Gaza par Pretoria. L’État hébreu « est accusé de génocide au moment où il combat le génocide », s’est offusqué son Premier ministre, Benjamin Netanyahu, avec un cynisme légendaire.

Au Caire, où il a rencontré le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, M. Blinken a lié « la sécurité et l’intégration » régionale de l’entité sioniste « au fait d’ouvrir une voie vers un Etat palestinien ». Il a aussi jugé qu’un rapprochement entre l’entité sioniste et les pays arabes qui, dans leur majorité, ne le reconnaissent pas, serait « le meilleur moyen d’isoler l’Iran et ses supplétifs ». Avant son départ, il a toutefois relevé ne pas penser que « le conflit s’intensifie », les acteurs régionaux ne le souhaitant pas, selon lui.

Les opérations militaires sionistes dans le petit territoire assiégé ont fait au moins 23.469 morts, en majorité des femmes, adolescents et enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas dans son bulletin daté de jeudi. Sur le front, l’aviation sioniste ne cesse de multiplier les frappes dans le secteur de Khan Younès, épicentre des combats dans le sud de Gaza, selon des témoins.

L’armée sioniste a affirmé y avoir découvert un réseau de tunnels par où des « otages israéliens sont passés ». « Je suis sûre qu’ils sont dans une mauvaise condition, ils sont en train de disparaître de la vie », s’angoisse Efrat Machikawa, dont l’oncle a été enlevé.

De l’autre côté de la barrière de séparation, l’intensité des hostilités aggrave le désastre sanitaire pour les 2,4 millions de Gazaouis, dont 85% ont été déplacés. Même l’ONU a déploré les entraves des autorités sionistes à l’acheminement de l’aide humanitaire, soulignant que chaque délai coûte des vies. « Entre le 1er et le 10 janvier, seulement trois des 21 livraisons d’aide humanitaire » prévues dans le nord de la bande de Gaza « ont été possibles », a détaillé Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU.

« Israël se considère comme au-dessus des lois », fustige Hisham al-Kullah, portant le corps d’un nourrisson à l’hôpital Al-Najjar de Rafah, à la pointe sud de Gaza. « Nous voulons que les juges internationaux jugent Israël ».

 

« Sélectivité » occidentale

 

Devant la plus haute juridiction de l’ONU, l’Afrique du Sud, soutien de longue date de la cause palestinienne, a accusé l’entité sioniste de violer la Convention des Nations unies sur le génocide, affirmant que même l’attaque du Hamas ne pouvait justifier les bombardements à Gaza, le ciblage des civils, la destruction de 300 000 logements pilonnés et l’exil de plus d’un million de Gazaouis.

« Le monde à l’envers » selon M. Netanyahu, dont le pays s’exprimera vendredi devant la CIJ, avant une décision de la Cour, possiblement dans quelques semaines. Ses jugements sont sans appel et juridiquement contraignants, mais elle n’a aucun pouvoir pour les faire appliquer. L’Afrique du Sud se comporte comme « le bras juridique de l’organisation terroriste Hamas », a accusé le ministère israélien des Affaires étrangères.

La patronne de Human Rights Watch, Tirana Hassan, a déploré, pour sa part, la « sélectivité » des Occidentaux sur ce conflit. « Il y a eu des condamnations sévères des attaques du 7 octobre » mais « les réactions des Etats-Unis, de l’UE et d’autres pays ont été beaucoup plus contenues pour condamner les (…) morts de civils à Gaza », a-t-elle pointé jeudi dans un entretien.

Al Jazeera a par ailleurs rejeté jeudi comme « fausses et trompeuses » les accusations d’Israël, qui avait décrit les deux journalistes travaillant pour la chaîne qatarie tués dans une de ses frappes à Rafah dimanche comme « des agents terroristes » affiliés au Hamas et à son allié du Jihad islamique.

 

Les Américains menacent les Houthis 

En dépit des efforts diplomatiques, aucune perspective ne se dessine pour mettre fin à la guerre, entrée dans son quatrième mois et qui exacerbe les tensions régionales.

A la frontière entre le Liban et les territoires occupés par l’entité, les échanges de tirs se sont intensifiés après la frappe sioniste du 2 janvier qui a tué près de Beyrouth, dans un bâtiment du Hezbollah libanais, le numéro deux du Hamas, Saleh al-Arouri. Deux secouristes d’un organisme relevant du Hezbollah ont été tués jeudi passé dans une frappe israélienne, a affirmé ce mouvement pro-iranien, disant avoir mené des bombardements en riposte dans le nord des territoires occupés par l’entité. A Beyrouth, un émissaire américain a appelé à une « solution diplomatique » entre les deux pays pour ramener le calme à leur frontière.

En mer Rouge, les rebelles yéménites multiplient les attaques contre des navires marchands, perturbant le trafic mondial, par « solidarité » avec les Gazaouis. Après que le Conseil de sécurité de l’ONU ait exigé l’arrêt « immédiat » de ces actions, le chef des Houthis, Abdel Malek al-Houthi, a menacé de riposter à toute attaque américaine par des opérations encore « plus grandes ».

Dans le golfe d’Oman, l’Iran a par ailleurs saisi jeudi un pétrolier, dont la cargaison de pétrole iranien avait été saisie en 2023 par les Etats-Unis. Washington a exhorté l’Iran à libérer « immédiatement » le navire.

En Cisjordanie occupée, où le niveau de violence est inédit depuis près de 20 ans, un Palestinien a été tué jeudi à Jénine, selon son cousin, Faraj Malashi, alors qu’il se livrait à des soldats sionistes venus l’arrêter, a rapporté l’AFPTV.

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