Dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent..Cinq banques irakiennes vont se voir interdire les transactions en dollars américains
La banque centrale irakienne va interdire à cinq autres banques locales d’effectuer des transactions en dollars américains, une décision qui intervient après des réunions avec des responsables du Trésor américain dans le cadre des efforts visant à lutter contre le blanchiment d’argent, la contrebande de dollars et d’autres violations, ont déclaré dimanche à Reuters des sources directement au courant du dossier. Cette décision fait suite à des réunions à Dubaï la semaine dernière entre des responsables de la Banque centrale d’Irak – qui avait déjà interdit l’an dernier à huit banques les transactions en dollars américains – et des responsables du Trésor américain et de la Réserve fédérale, a indiqué l’une des sources. Allié rare des États-Unis et de l’Iran, avec plus de 100 milliards de dollars de réserves détenues aux États-Unis, l’Irak dépend fortement de la bonne volonté de Washington pour garantir que son accès aux revenus et aux finances du pétrole ne soit pas bloqué. Mais le deuxième producteur de l’OPEP pourrait se retrouver dans la ligne de mire après que le président américain Donald Trump a déclaré ce mois-ci qu’il rétablirait sa politique de « pression maximale » envers l’Iran. L’Iran considère son voisin et allié irakien comme un « poumon » économique et y exerce une influence militaire, politique et économique considérable grâce aux puissantes milices chiites et aux partis politiques qu’il soutient. Il s’approvisionne également en devises irakiennes par le biais des exportations et évite les sanctions américaines grâce à son système bancaire. Reuters a révélé en décembre qu’un réseau sophistiqué de contrebande de fioul , qui génère au moins 1 milliard de dollars par an pour l’Iran et ses mandataires, prospérait en Irak depuis l’entrée en fonction du Premier ministre Mohammed Shia al-Sudani en 2022. Les banques interdites d’effectuer des transactions en dollars sont autorisées à continuer de fonctionner et sont autorisées à effectuer des transactions dans d’autres devises, a déclaré la banque centrale. Mais cette mesure restreint la capacité des banques à effectuer des transactions en dollars, entravant la plupart des opérations menées en dehors de l’Irak. Le gouvernement irakien actuel est arrivé au pouvoir grâce au soutien de puissants partis soutenus par l’Iran et de groupes armés ayant des intérêts dans l’économie hautement informelle de l’Irak, y compris le secteur financier longtemps considéré comme un foyer de blanchiment d’argent. Les responsables occidentaux ont salué la coopération avec le Premier ministre Sudani pour mener à bien des réformes économiques et financières destinées à limiter la capacité de l’Iran et de ses alliés à accéder aux dollars américains, mais la pression devrait s’accentuer avec l’administration Trump. Les cinq banques sont Al-Mashreq Al-Arabi Islamic Bank, United Bank for Investment, Al Sanam Islamic Bank, Misk Islamic Bank et Amin Iraq For Islamic Investment and Finance. La Banque centrale d’Irak n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire. Le Trésor n’a pas non plus immédiatement répondu à une demande de commentaire. Cette opération concerne également trois sociétés de services de paiement : Amawl, AL-Saqi Payment et Aqsa Payment.