Syrie : Un génocide en cours
Après l’attaque menée par des fidèles de Bachar al-Assad contre des forces de sécurité dans la ville côtière de Jablé dans la nuit de jeudi à vendredi, les forces du régime de l’ancien terroriste Al Jolanina, autodésigné président, ont envoyé vendredi des renforts et lancé d’importantes opérations de ratissage dans la région, notamment à Qardaha, berceau du clan Assad. Un couvre-feu a été décrété jusqu’à samedi dans les régions de Lattaquié et Tartous. Selon des témoins, des milliers de personnes ont été tuées, et soufflant le chaud et le froid, le dirigeant Ahmad al-Chareh a appelé dimanche à l’unité nationale et à la paix civile en Syrie après la mort selon une ONG de centaines de personnes, en majorité des civils, dans des violences sans précédent depuis la chute de Bachar al-Assad. Les violences ont été déclenchées par une attaque sanglante jeudi de partisans de M. Assad contre les forces de sécurité à Jablé, près de la ville de Lattaquié (ouest), ex-bastion du pouvoir déchu et berceau de la communauté alaouite, une branche de l’islam chiite dont est issu le clan Assad. Les renforts envoyés dans les provinces voisines de Lattaquié et Tartous, sur la côte ouest, ont aidé les « forces de sécurité » à lancer d’importantes opérations pour traquer les partisans de l’ex-président, tuant des milliers de personnes, les fusillant ou les bombardant par les airs. D’après l’Observatoire des droits de l’Homme (OSDH), qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, « 745 civils alaouites ont été tués dans les régions de la côte et les montagnes de Lattaquié par les forces de sécurité et des groupes affiliés » depuis jeudi. Au moins 273 membres des forces de sécurité et des combattants pro-Assad ont aussi péri, a précisé l’Observatoire, qui a faisant état d' »exécutions sur des bases confessionnelles ». M. Chareh, alors à la tête du groupe islamiste sunnite radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), a dirigé la coalition des factions rebelles qui a renversé le 8 décembre M. Assad. Ce dernier a fui à Moscou avec sa famille. Le chef du nouveau régime wahhabite syrien, autodésigné président, Ahmad al-Chareh a exhorté vendredi soir les insurgés alaouites dans le nord-ouest du pays à se rendre « avant qu’il ne soit trop tard ». « Vous vous en êtes pris à tous les Syriens et avez commis une faute impardonnable. La riposte est tombée, et vous n’avez pas pu la supporter. Déposez vos armes et rendez-vous avant qu’il ne soit trop tard », a déclaré le président syrien par intérim qui menait la coalition islamiste ayant renversé Bachar al-Assad le 8 décembre. « Nous continuerons à œuvrer au monopole des armes entre les mains de l’Etat et il n’y aura plus d’armes incontrôlées », a-t-il ajouté, dans un discours diffusé sur la chaîne Telegram de la présidence syrienne.
