Wall Street : Le Nasdaq plonge de plus de 3 %, la crainte d’une récession «plus forte que jamais»
La Bourse de New York continuait de s’enfoncer lundi dernier, plombée par la politique commerciale américaine, mais aussi par les attaques répétées de Donald Trump contre la banque centrale américaine (Fed). Wall Street a ouvert en nette baisse lundi. L’indice Nasdaq, à forte coloration technologique, est passé sous la barre des 3 % à la Bourse de New York, plombé par les inquiétudes économiques et commerciales aux États-Unis. Vers 15 h 50 GMT (17 h 50 à Paris), l’indice Nasdaq reculait fortement, de 3,21 %, le Dow Jones plongeait de 2,81 % et l’indice élargi S&P 500 de 2,90 %. «Le mouvement baissier (du marché américain) se poursuit», observe auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments, à cause notamment du retour «des craintes» sur les droits de douane. Si certains pays semblent avoir entamé des négociations avec la première puissance économique mondiale, rien de concret n’en ressort pour le moment. «Personne ne sait ce qui va se passer sur le long terme, et la crainte d’une récession est plus forte que jamais à l’heure actuelle», estime Adam Sarhan. L’indice de volatilité Vix, surnommé indice de la peur, qui mesure la nervosité des investisseurs sur le marché, progresse de près de 17%. La place américaine est aussi particulièrement crispée par les tensions persistantes entre l’administration Trump et la Fed. Donald Trump s’en est pris une nouvelle fois lundi au patron de la banque centrale américaine, Jerome Powell, qu’il a traité d’«immense loser». «Il peut y avoir un ralentissement de l’économie à moins que « Monsieur le retardataire », cet immense loser, ne baisse les taux d’intérêt, maintenant», a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social, dans une référence transparente au chef de la Fed. Le président américain avait déjà menacé la semaine dernière de se débarrasser de lui, un mouvement qui remettrait en cause l’indépendance séculaire de l’institution. «Si je veux qu’il parte, il va partir très vite, croyez-moi», a-t-il lancé jeudi à l’intention de Jerome Powell, dont le mandat doit s’achever en mai 2026. Toutefois, Jerome Powell, qui a récemment décrit l’assombrissement de la conjoncture en raison de la guerre commerciale de Donald Trump, reste déterminé à choisir son propre rythme de baisse de taux, que la Maison Blanche réclame au plus vite. «Le sentiment négatif est dû aux attaques contre l’indépendance de la Fed et à la menace de la Chine de prendre des mesures de rétorsion à l’encontre de certains pays qui concluraient un accord commercial avec les États-Unis», résument les analystes de Briefing.com dans une note ce lundi. Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans se tendait à 4,36 % contre 4,32 % vendredi en clôture. Au tableau des valeurs, les «Sept Magnifiques», le surnom donné aux grands noms du secteur technologique, évoluent tous dans le rouge, à l’image d’Alphabet (-3,23 %), Amazon (-3,66 %), Meta (-4,03 %), Apple (-3,46 %) ou Microsoft (-2,63 %). Le constructeur de voiture électrique Tesla, dont les résultats sont attendus mardi, plongeait de 6,80 % lundi, les investisseurs anticipant des performances en deçà des attentes. Le secteur des semi-conducteurs continuait de pâtir de la guerre commerciale lancée par Trump. Nvidia (-5,44%), AMD (-3,59%), Broadcom (-4,49%) ou encore TSMC (-3,30%) évoluaient tous dans le rouge. «Les grandes capitalisations et les valeurs technologiques ont un impact considérable sur les principaux indices, mais de nombreux titres participent au mouvement baissie », résument les analystes de Briefing.com.