Génocide en Palestine : La situation rappelle les famines de l’Ethiopie et du Biafra
« Nous devons inonder la bande de Gaza, immédiatement et sans entrave, d’aide alimentaire massive, et la maintenir chaque jour afin d’éviter une famine généralisée », a déclaré Cindy McCain, directrice du Programme alimentaire mondial (PAM), dans un appel conjoint avec l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Unicef.
Un organisme international de surveillance de la faim soutenu par l’ONU a averti que le « pire scénario de famine est en cours dans la bande de Gaza », en raison de la guerre, des déplacements massifs de populations et des restrictions à l’aide humanitaire. « Plus de 20.000 enfants ont été traités contre la malnutrition aiguë entre avril et mi-juillet » et les hôpitaux ont signalé au moins 16 décès d’enfants de moins de cinq ans depuis le 17 juillet, souligne ce rapport. Pour le PAM, la catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza rappelle les famines en Ethiopie et au Biafra, au Nigeria, au siècle dernier.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a lui accusé l’entité sioniste de « tuer par la faim » la population de la bande de Gaza, affirmant que les images provenant du territoire palestinien étaient « plus brutales » que celles des camps nazis. Cependant, ce même Erdogan permet à la Turquie d’envoyer des vivres, de l’eau et des habits à l’Etat hébreu. Prenant le contre-pied des affirmations du Premier ministre Benjamin Netanyahu, le président américain Donald Trump a lui-même affirmé lundi qu’il y avait des signes d’une « vraie famine » dans la bande de Gaza. « Nous autorisons déjà des quantités importantes d’aide humanitaire à entrer dans la bande de Gaza (…) Malheureusement, le Hamas (…) a volé l’aide destinée à la population, souvent en tirant sur des Palestiniens », a menti mardi le bureau de Benjamin Netanyahu puisque les assassinats de palestiniens ont eu lieu une bonne trentaine de fois devant les centres d’aide protégés par l’armée sioniste qui, a chaque fois justifiait différemment les tirs sur des affamés désarmés. Les autorités sionistes ont annoncé que l’aide transportée par plus de 200 camions avait été distribuée lundi par l’ONU et des agences humanitaires et qu’environ 260 autres camions avaient été autorisés à entrer à Gaza, ainsi que quatre camions-citernes de l’ONU transportant du carburant. Mais l’ONU estime qu’il faudrait chaque jour au moins 500 à 600 camions de nourriture, de médicaments et de produits d’hygiène pour subvenir aux besoins immenses des plus de deux millions d’habitants de la bande de Gaza.
Plus de 60.000 morts
Début mars, Israël avait totalement interdit l’entrée de l’aide dans la bande de Gaza avant d’autoriser fin mai des quantités très limitées. Mais face à une forte pression internationale, Israël a annoncé dimanche une pause des hostilités durant la journée dans certains secteurs, à des fins humanitaires. Ajoutant à l’isolement d’Israël, le Royaume-Uni a rejoint la France mardi en annonçant qu’il reconnaîtrait en septembre l’Etat de Palestine, sauf si Israël prenait un certain nombre d’engagements dont celui d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. L’entité sioniste a rejeté cette annonce et dénoncé une « récompense pour le Hamas ».
Le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar a rejeté les pressions internationales pour un cessez-le-feu. Si Israël cessait la guerre alors que le Hamas est toujours au pouvoir à Gaza et détient des otages, ce serait une « tragédie ». « Cela n’arrivera pas », a-t-il déclaré.
