À la uneInternational

Génocide en Palestine : Les Houthis déterminés à poursuivre leurs attaques en mer Rouge

Les rebelles Houthis du Yémen ont déclaré hier qu’ils ne cesseraient pas leurs attaques contre les navires marchands en mer Rouge malgré l’annonce par les Etats-Unis de la création d’une nouvelle force de protection maritime.
« Même si l’Amérique mobilise le monde entier, nos opérations militaires ne s’arrêteront pas (…) quels que soient les sacrifices que cela nous coûte », a déclaré Mohammed al-Bukhaiti, un haut responsable des Houthis, sur le réseau social X. Il faut préciser que les Houtis n’attaquent que les navires ayant pour ayant pour destination les territoires occupés par l’entité sioniste. Il a ajouté que ces attaques s’arrêteraient seulement « si Israël cesse ses crimes et que la nourriture, les médicaments et le carburant parviennent à la population assiégée », de la bande de Gaza.
M. Bukhaiti réagissait à l’annonce lundi par le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, de la création d’une coalition de dix pays pour mettre fin aux attaques de missiles et de drones des Houthis contre les navires transitant par la mer Rouge. Le principal porte-parole des Houthis, Mohammed Abdelsalam, a abondé dans le même sens, affirmant sur X que les rebelles yéménites agissaient en « solidarité avec le peuple palestinien et contre le blocus de (la bande de) Gaza ». « Ce n’est ni une démonstration de force ni un défi lancé à quiconque », a-t-il assuré, ajoutant que « l’alliance formée est destinée à protéger Israël ». « Les peuples de la région ont le droit de soutenir le peuple palestinien (…) tout comme l’Amérique qui s’est arrogée le droit de soutenir Israël », a-t-il encore dit. « L’escalade récente des attaques irresponsables des Houthis en provenance du Yémen menace la libre circulation du commerce, met en danger la vie de marins innocents et contrevient au droit international », a déclaré lundi le chef du Pentagone. « C’est pourquoi aujourd’hui j’annonce l’établissement de l’opération Prosperity Guardian », a-t-il ajouté. Cette alliance comprend les Etats-Unis, le Royaume-Uni, Bahreïn, le Canada, la France, l’Italie, les Pays-Bas, la Norvège, les Seychelles et l’Espagne, a précisé M. Austin. Cette coalition a organisé sa première visio-conférence, a indiqué mardi le ministère français des Armées. La réunion s’est déroulée « ce matin, au niveau des services », a indiqué le ministère sans préciser le nombre de représentants ni les conclusions des discussions. Un porte-parole de l’état-major des Armées a par ailleurs indiqué que la France n’avait pas à ce stade prévu d’envoyer de moyens supplémentaires dans la région. La frégate multi-missions (FREMM) Languedoc « est déjà sur place et c’est un moyen associé », a-t-il précisé.
Les rebelles du Yémen ont lancé une série d’attaques de drones et de missiles contre des navires en mer Rouge, en riposte aux bombardements israéliens de la bande de Gaza. Lundi, ils ont revendiqué l’attaque de deux navires en mer Rouge. Des géants du transport maritime ont déserté le point d’entrée ou de sortie de la mer Rouge, le détroit stratégique de Bab al-Mandeb, qui sépare la péninsule arabique de l’Afrique, et par lequel transite 40% du commerce mondial. Parmi ces géants, le Danois Maersk a indiqué mardi qu' »après avoir suivi de près l’évolution de la situation », il a décidé pour des raisons de sécurité que tous les navires mis en pause et qui devaient traverser la mer Rouge seraient désormais redirigés autour de l’Afrique via le cap de Bonne Espérance.
La compagnie a estimé à 20 le nombre de ses navires concernés, dont la moitié attendait à l’est du golfe d’Aden et le reste au sud de Suez en mer Rouge ou au nord de Suez en mer Méditerranée. La mer Rouge est une « autoroute de la mer » reliant la Méditerranée à l’océan Indien, et donc l’Europe à l’Asie. Environ 20.000 navires transitent chaque année par le canal de Suez, autre porte d’entrée et de sortie des navires passant par la mer Rouge.
Dans l’immédiat, les géants du transport maritime désertent le passage par le détroit stratégique de Bab al-Mandeb, qui sépare la péninsule arabique de l’Afrique, et par lequel transite 40% du commerce mondial. Suivant l’exemple de nombreux armateurs, le géant britannique des hydrocarbures BP et le géant taïwanais du transport maritime Evergreen ont ainsi annoncé suspendre tout transit en mer Rouge à cause des attaques à répétition. En fin de semaine dernière, le danois Maersk, l’allemand Hapag-Lloyd, le français CMA CGM et l’italo-suisse MSC avaient fait savoir ces derniers jours que leurs navires n’emprunteraient plus la mer Rouge « jusqu’à nouvel ordre », au moins jusqu’à lundi ou jusqu’à ce que le passage « soit sûr ».
Contrôlant une bonne partie du Yémen, les Houthis ont prévenu qu’ils viseraient des navires naviguant au large des côtes du pays s’ils sont des liens avec Israël, en riposte à la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza. Plusieurs missiles et drones ont été abattus par des navires de guerre qui patrouillent dans la zone. La mer Rouge est une « autoroute de la mer » reliant la Méditerranée à l’océan Indien, et donc l’Europe à l’Asie. S’ils ne transitent plus par le canal de Suez et la mer Rouge, les navires doivent contourner l’Afrique et passer par le Cap de Bonne-Espérance, ce qui va considérablement rallonger les trajets. Plusieurs navires, notamment de Maersk et de MSC, ont déjà emprunté ce chemin ces derniers jours, a-t-il détaillé.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page