Les PME en crise en France : Plus de 30.000 chefs d’entreprise ont perdu leur emploi entre janvier et juin 2025
Les petites et moyennes entreprises sont en difficulté cette année. Selon le baromètre réalisé par l’association GSC et la société Altares, révélé par RMC, ce sont désormais plus de 30.000 dirigeants qui ont perdu leur emploi entre janvier et juin 2025. Une hausse de 4,3% par rapport à l’année dernière à la même période.
Sans surprise, ce sont donc toujours les petites entreprises qui sont les plus touchées : les entreprises de moins de cinq salariés sont celles qui représentent plus de huit pertes d’emploi sur dix. Les entreprises concernées sont dirigées par des patrons d’un âge médian de 46 ans. En France, certaines régions sont davantage touchées, comme la Nouvelle-Aquitaine, où 2.754 dirigeants sont touchés. Pourtant certaines régions connaissent parallèlement une légère amélioration, comme la Bourgogne-Franche-Comté, la Provence-Alpes-Côte d’Azur et le Grand Est. Des chiffres qui traduisent une économie fragilisée, et cette fragilité se généralise, selon Hervé Kermarrec, président de l’association GSC. Pour lui, ces données témoignent «d’une activité économique ralentie» mais aussi de «trésoreries tendues» pour ces petites structures. Parmi les entreprises touchées, les plus solides ne sont pas épargnées non plus. Et cette tendance risque de se confirmer lors du second semestre, d’après le président de GSC. Même si les micro-entreprises sont les plus vulnérables, les plus grosses entreprises sont désormais elles-aussi concernées par cette hausse des pertes d’emploi, même celles dirigées par des patrons expérimentés. Au cours de l’année 2024, en France 60.852 chefs d’entreprise ont perdu leur emploi, avance L’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs dans une étude réalisée par l’association CSG et la société Altares parue lundi 10 mars. C’est 18% de plus que l’année précédente. En 2024, 166 chefs d’entreprise ont perdu leur emploi chaque jour. Les plus touchés sont les dirigeants de très petites (TPE) et de petites et moyennes entreprises (PME). Presque 75% des chefs d’entreprise ayant perdu leur emploi en 2024 étaient patron d’une TPE de moins de trois salariés. Chez les dirigeants de TPE de 6 à 9 salariés, la part des chefs d’entreprise ayant perdu leur poste a explosé de +30,2% (soit 3 347 entrepreneurs au total). Le chômage des dirigeants de sociétés de plus 50 salariés a reculé de 19,8% en 2024. «Les défaillances d’entreprises enchaînent les records depuis des mois et les petites entreprises paient un lourd tribut», commente Thierry Millon, directeur des études Altares. Presque 4 entrepreneurs sur 10 ayant perdu leur emploi étaient patron d’une société générant un chiffre d’affaires inférieur à 500.000 euros, soit environ 24?390 ex-chefs d’entreprise. Ils ne sont que 369 à avoir perdu leur emploi en ce qui concerne les structures au chiffre d’affaires supérieur à 5 millions d’euros. Les auteurs de l’étude soulignent également que presque un tiers des entrepreneurs concernés dirigeants une entreprise dite «mature», soit âgée de plus de 10 ans. Le contexte économique tendu frappe davantage les secteurs de la construction et des transports/logistiques dans lesquels les chefs d’entreprise sont les plus nombreux à s’être retrouvés au chômage en 2024. Ils sont 14 928 chefs d’entreprise dans le secteur de la construction à avoir perdu leur emploi, soit 23,7% de plus qu’en 2023. En cause ? Principalement la hausse des prix des matériaux. Chez les agents immobiliers, face à la hausse des taux d’intérêt, le taux de chômage des patrons a augmenté de 34,7%. Quant aux transports et à la logistique, cette proportion est de 29,3%. Par ailleurs, les chefs d’entreprise les plus âgés sont plus touchés par le chômage. Il a progressé de 33,2% en 2024 sur les plus de 60 ans contre seulement 3% pour les moins de 26 ans. Pour la plupart, ils étaient à la tête d’une entreprise du bâtiment et notamment dans l’immobilier, ou de la restauration.


